Ibride, une histoire familiale
Ibride voit le jour en 1996 lorsque Carine Jannin, à la sortie de ses études, se voit proposer par sa sœur Rachel Convers et son beau-frère Benoît Convers, tous deux professeurs de graphisme et de design dans l'enseignement supérieur, d'explorer le potentiel d'un objet qu'ils viennent de dessiner.
Décrit par Rachel Convers comme le fruit « d'une envie de faire des choses », ce premier objet entraîne la naissance de ce trio familial et complémentaire, noyau de la maison d'édition d'objets et de mobiliers contemporains qu'est ibride.
Décliné en 12 versions graphiques colorées, ce cadre est défini par Rachel Convers comme possédant quasiment tous les paramètres de ce qu'ibride créé encore aujourd'hui. Pour commercialiser cet objet, Carine Jannin traverse la France à la recherche de points de vente. Mais c'est la participation au salon Maison & Objets en janvier 1997 qui va donner une véritable impulsion à ibride. Parallèlement, ibride remporte le concours de la Fondation 3 Suisses qui souhaite contribuer au développement de concepts novateurs et acquiert ainsi des locaux à Paris pour une durée de 18 mois.
Une innovation dans le monde du design français
Ces deux éléments vont pousser la jeune maison d'édition à sortir de nouvelles créations avec comme ligne de pensée l'innovation par l'émotion, dont le but est de renforcer le lien entre un utilisateur et les objets qui l'entourent.
En 2001, ibride conçoit un premier luminaire pour Habitat. Ce dernier sera un best-seller, au même titre qu'une série de mugs et qu'un service de table développés les années suivantes. Au total, ibride effectue une quinzaine de produits pour Habitat, il s'agit d'une ascension déterminante dans son histoire.
Les fondamentaux du Mobilier de Compagnie, de la Galerie de Portraits et des Faux-Semblants sont posés. 2005 et 2006 sont des accélérateurs de notoriété pour ibride : Diva fait la première de couverture d'un magazine de tendances et le designer Bruno Rinaldi prête une partie de sa galerie à ibride pour une exposition durant la design week de Milan.
L'ours Joe y est présenté pour la première fois et fait sensation, s'inscrivant dans l'intelligence de conception d'ibride. Nourries d'inspirations culturelles et empreintes d'éléments naturels, les collections d'ibride se font une place dans des department stores comme Barneys aux Etats-Unis, Lane Crawford à Hong Kong ou encore Paul Smith et Liberty à Londres, tout en maintenant une production locale et soucieuse de l'environnement.
En 2011, l'équipe s'agrandit et s'implante à Fontain, dans une ancienne menuiserie. ibride prend conscience que l’innovation est un vecteur de liberté et investit dans un outil de production en 2013 pour devenir fabricant. L’entreprise inclut dans cette nouvelle organisation les fournisseurs et sous-traitants locaux avec lesquels elle travaille depuis le début. Ce nouveau mode de fonctionnement donne l’opportunité à ibride de s’orienter vers le marché de l’hôtellerie et de la restauration, étant en capacité de réaliser des projets sur-mesure.
Présente aujourd'hui dans plus de 50 pays, la marque a su faire connaître et reconnaître son univers à travers le monde.
Salomé LAURENT Crédit photos : Jack Varlet